Marcel Proust Aujourd’hui no 17: Proust et la musique.

Met bijdragen van:

Sabine van Wesemael, Sjef Houppermans, Manet van Montfrans, Laurence Miens, Luc Fraisse, Isabelle Perreault, Kaéko Yoshikawa, Manola Antonioli, Nell de Hullu-van Doeselaar, Arthur Morisseau, Anne Penesco, Akio Wada, Cédric Kayser, Annelies Schulte Nordholt.

Proust: « Il y a pourtant un royaume de ce monde où Dieu a voulu que la Grâce pût tenir les promesses qu’elle nous faisait, de…

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Ter gelegenheid van de honderdste sterfdag van Proust op 18 november 2022

Marcel Proust Aujourd’hui no 17: Proust et la musique, Leiden, Brill, 2022.

Met bijdragen van:

Sabine van Wesemael, Sjef Houppermans, Manet van Montfrans, Laurence Miens, Luc Fraisse, Isabelle Perreault, Kaéko Yoshikawa, Manola Antonioli, Nell de Hullu-van Doeselaar, Arthur Morisseau, Anne Penesco, Akio Wada, Cédric Kayser, Annelies Schulte Nordholt.

Proust: « Il y a pourtant un royaume de ce monde où Dieu a voulu que la Grâce pût tenir les promesses qu’elle nous faisait, de…

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Éditions Verdier : un lieu, un projet, un trajet collectif. Entretien avec Colette Olive

Éditions Verdier : un lieu, un projet, un trajet collectif
Manet van Montfrans s’entretient avec Colette Olive

Résumé
Verdier est une maison d’édition indépendante avec un siège social à Lagrasse, dans l’Aude, et une permanence à Paris. La maison est aujourd’hui co‐gérée par Colette Olive et Michèle Planel. Ensemble avec Gerard Bobillier et Benoît Rivéro (qui quittera le groupe assez vite), elles ont été à l’origine d’une aventure éditoriale extraordinaire.
Les titres (environ 700) du catalogue édité en 2019 à l’occasion des quarante années d’existence se regroupent en cinq grandes rubriques : littérature, sciences humaines, philosophie, art, architecture et cinéma, spiritualités.
À la fondation de la maison en 1979, les éditeurs ont laissé derrière eux leur militantisme politique, sans pour autant renier leur volonté de contribuer à transformer sinon le monde, du moins les consciences. Le catalogue
témoigne d’une exigence sans faille ainsi que d’une extraordinaire ouverture au monde. Né en plein coeur des Corbières, Verdier a voulu se situer au croisement de différentes cultures. En font preuve les collections de traductions de plusieurs langues étrangères, dont l’arabe et l’hébreu. Le fonds comporte des textes fondateurs tels le Guide des égarés de Moïse Maïmonide, Les Batailles nocturnes de Carlo Ginzburg, Les récits de la Kolyma (2003) de Varlam Chalamov, mais il montre aussi l’émergence d’auteurs français importants, tels Pierre Michon et Pierre Bergounioux.
Comment une maison d’édition qui se caractérise par un fonds exigeant a‐t‐elle réussi à garder son indépendance sans faire de concessions ? Comment a‐t‐elle su survivre aux naufrages économiques, éviter d’être écrasée dans des reprises commerciales incertaines ? Comment a‐t‐elle fait face à la transformation radicale de l’industrie du livre, c’est‐à‐dire sa fabrication, sa diffusion et sa médiatisation ? Ce sont les questions que nous avons posées à Colette Olive, dans le cadre d’un entretien visant à mettre en lumière le travail accompli
durant une quarantaine d’années par cette maison d’édition singulière.

RELIEF (Revue électronique de littérature française), Vol. 15 No 1 (2021): (Re)traduire les classiques français (Maaike Koffeman et Marc Smeets éds), 175-184.

https://revue-relief.org/issue/view/466

la maison de Verdier
la maison de Verdier

Pierre Bergounioux Carnet_de_notes_2016-2020-652x1024

Le compositeur et l’écrivain

L’écrivain et le compositeur:  Marcel Proust et Reynaldo Hahn. Une création à quatre mains. Par Philippe Blay, Jean-Christophe Branger et Luc Fraisse. Paris, Classiques Garnier, ≪ Bibliothèque proustienne no 21 ≫, 2018, 229 p.

De la correspondance entre Marcel Proust et Reynaldo Hahn nous ne connaissons que les lettres de Proust, celles de Hahn sont jusqu’a ce jour restées introuvables. Proust partageait avec son ami ses émotions, ses expériences de la vie mondaine, ses goûts litteraires et musicaux, ses progrès lors de l’écriture de Jean Santeuil et plus tard de la Recherche. Mais nous ne pouvons que deviner le contenu des lettres de Hahn. La présente étude, parue en 2018, permet de combler en partie cette lacune. Luc Fraisse, éminent spécialiste proustien, et les musicologues Philippe Blay et Jean-Christophe Branger y ont rassemblé leurs connaissances pour tenter de reconstituer les relations esthétiques, créatrices entre le compositeur et l’écrivain.

Dans ce double portrait, ils éclairent les échanges féconds entre les deux artistes qui, après une brève relation amoureuse entre 1894 et 1896, sont restés liés par une amitié durable. A l’aide notamment de correspondances inédites, les trois auteurs situent Reynaldo Hahn dans le monde musical de la belle époque, ils mettent en relief la présence du musicien dans l’oeuvre de Proust et le rôle que Proust joue à son tour dans les écrits de Hahn. Parmi leurs sources se trouve la correspondance de Hahn avec Jules Massenet, son professeur au conservatoire de Paris, avec le pianiste Edouard Risler, son ami du conservatoire,  et avec les dames Lemaire, dans le salon desquelles Proust et Hahn se sont rencontrés en mai 1894. Puis il y a encore trois textes ultérieurs de Hahn – Du chant (1920), La grande Sarah : souvenirs (1930), Notes : Journal d’un musicien (1933) – ainsi que la documentation mise à la disposition des chercheurs par ses ayants droit. Et, bien entendu, l’oeuvre de Proust. Quand il commence Jean Santeuil, en 1896, Proust écrit à Hahn : ≪ Je veux que vous y soyez tout le temps mais comme un dieu déguisé qu’aucun mortel ne reconnaît ≫. Et c’est ainsi que Hahn figurera dans l’oeuvre proustienne, invisible mais, en dépit de la subtilité des allusions, reconnaissable. Certainement après la lecture de ces études qui témoignent de la fécondité d’une démarche interdisciplinaire, réunies dans un beau volume illustré de la ≪ Bibliothèque proustienne ≫.

Pour lire la suite: Marcel Proust Aujourd’hui, no 16 Proust et l’argent, Leyde, Brill, 2020, p. 200-205. DOI

Sur Parc sauvage et autres récits brefs de Jacques Roubaud

‘Jeux de mots, lieux de mémoire. Sur  Parc Sauvage et autres récits brefs de Jacques Roubaud’.

Dans Parc Sauvage (2008), récit apparemment simple de Jacques Roubaud, un des jeux
favoris des deux enfants protagonistes, vivant sous la menace des rafles allemandes,
consiste à communiquer par messages secrets. L’agencement des lettres, syllabes ou mots
par lesquels ces messages sont résumés en fin de chapitre s’avère obéir à une contrainte
oulipienne. Si le lecteur familier de Roubaud reconnaît certains faits de la vie de celui-ci,
le texte ne saurait se lire comme un récit d’enfance autobiographique. Le rapprochement
de Parc Sauvage avec d’autres récits situés à la même époque permet de constater que
Roubaud s’y livre à une déambulation mémorielle dans laquelle la mise par écrit de ses
souvenirs d’enfance les fait changer sans cesse de forme. Ce rapprochement révèle également à quel point le goût des formes oulipiennes ou autres dispositifs formels dépasse chez Roubaud le champ de l’expérimentation ludique.

Manet van Montfrans, ‘Jeux de mots, lieux de mémoire. Sur  Parc Sauvage et autres récits brefs de Jacques Roubaud’. In A.E. Schulte Nordholt & P.J. Smith (éds.), Jeu de Mots/ Enjeux littéraires, de François Rabelais à Richard Millet | Brill/Rodopi, Essais en hommage à Sjef Houppermans, Leiden: Brill, Faux titre ( 2018), 160-173.

Link: http://www.brill.com/products/book/jeux-de-mots-enjeux-litteraires-de-francois-rabelais-richard-millet

 

rill, Faux titre ( 2017).

Chevauchées picturales et verbales dans ‘Les Onze’ de Pierre Michon : De Géricault à Lascaux

Manet van Montfrans (2017). Chevauchées picturales et verbales dans ‘Les Onze’ de Pierre Michon : De Géricault à Lascaux . In S. Jișa, Y. Goga, & S. Freyermuth (Éds.), Des arts visuels à l’écriture romanesque dans l’œuvre de Pierre Michon (Vol. collection « Romanul francez actual », 2017. , pp. 32-51). [2] Cluj-Napoca: Casa Cărţii de Ştiinţă. [details]

Calvino et Perec

L’enchâssement des énigmes : Les villes invisibles d’Italo Calvino dans La Vie mode d’emploi de Georges Perec.

 is[1]Au pays des contraintes, l’énigme est reine. La position que les Oulipiens occupent par rapport à la dissimulation ou au dévoilement des contraintes, question fort débattue au sein du groupe, varie d’un auteur à l’autre. Certains propagent l’invisibilité totale des contraintes (Queneau, Mathews). D’autres tels que  Perec et Calvino les énoncent explicitement ou bien se contentent d’en livrer certaines clés.

Si la contrainte est motivée par l’autobiographie comme dans le cas de Perec, l’auteur a tout intérêt à ne pas la révéler. Mais il existe d’autres raisons pour ne pas expliciter les contraintes utilisées. Le texte à contraintes se heurte encore fréquemment de la part des lecteurs à un rejet à priori. Le recours à l’énigme qui naît de la dissimulation ou du dévoilement partiels des contraintes, à l’intérieur ou à l’extérieur des textes, est alors une stratégie permettant à la fois de négocier l’acceptation du texte et de décourager une lecture réductionniste. Le lecteur essaiera de découvrir la grille de lecture adéquate à partir des quelques indices qui lui ont été fournis.

Georges Perec et Italo Calvino ont, dans de nombreux textes, marqué leur communauté d’intérêts et d’approches. Ainsi, Calvino a donné une analyse de La vie mode d’emploi (1984), a consacré la cinquième de ses Leçons américaines, intitulée « Multiplicité», au roman comme encyclopédie, leçon qui se termine sur un retour à Perec, à Queneau et à l’Oulipo. La sixième leçon, restée inachevée par la mort, devait être consacrée à Bartleby. De son côté, Perec ouvre la douzième section d’Espèces d’Espaces par une longue citation de Cosmicomics de Calvino. Calvino figure également parmi les auteurs de la deuxième liste « Citations » du Cahier des Charges.  Dominique Bertelli (1998) a relevé douze impli-citations de Calvino dans La vie mode d’emploi. La proximité de ces deux figures tutélaires de l’Oulipo a été étudiée à plusieurs reprises  et de plusieurs points de vue (Bertelli, Krysinski, Nannicini). Mon article est centré sur les rapports entre Les villes invisibles (1972) et La vie mode d’emploi (1978) : parmi les textes de Calvino que Perec a mis à contribution pour ses impli-citations dans La Vie mode d’emploi, Les villes invisibles occupent en effet une place proéminente.

Si Calvino a été en général moins réticent que Perec à énoncer les contraintes dont il s’est servi, Les villes invisibles (1972) reste un texte mystérieux. La table des matières montre nettement au lecteur qu’il s’agit d’un texte à contrainte (onze séries de ‘types’ de villes qui réapparaissent cinq fois chacune dans le texte). Mais il a fallu attendre le décryptage ingénieux de Carlo Ossola (voir Daros, Italo Calvino, 1994) pour trouver la clé de l’énigme : une forme géométrique cachée, sous-jacente au texte, un parallélogramme décomposé en quatre triangles symétriques et équivalents, incluant cinq villes sur chacun de leurs côtés. Et précisément au cœur de cette figure, au centre du texte, Baucis, la ville invisible : « Celui qui va à Baucis n’arrive pas à la voir ».

 De même que Les villes invisibles, La vie mode d’emploi compte parmi les textes dont les échafaudages n’ont été révélés que (très) partiellement par leur auteur. Et si le Cahier des charges apprend au lecteur quels sont les fragments que Perec a empruntés aux Villes invisibles de Calvino, il ne dit rien sur ce qui a déterminé son choix. Mon analyse porte sur la sélection que Perec a effectuée parmi les onze séries de ‘types’ de villes dans le texte de Calvino. L’étude de la répartition de ces emprunts sur les chapitres de La Vie mode d’emploi, et du contexte dans lequel ils figurent, permet de montrer comment Perec exploite les contraintes qui structurent Les Villes invisibles, en  les imbriquant dans celles qui régissent La Vie mode d’emploi.

PDF Link:  http://hdl.handle.net/11245/1.284144

Pour citer cet article:  Manet van Montfrans, L’enchâssement des énigmes : Les villes invisibles d’Italo Calvino dans La Vie mode d’emploi de Georges Perec .In B. Magné, & C. Reggiani (Eds.), Ecrire l’énigme. (pp. 115-127). Paris: Presses de l’Université de Paris-Sorbonne (PUPS), 2007.