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Duistere geheimen van het Huis van bewaring aan de Quai de l’Horloge

De duistere geheimen  van het Huis van Bewaring aan de Quai de l’Horloge

In Le monde van 14 juni 2024 publiceerde Modiano-kenner en journalist Denis Cosnard een groot artikel over de opzienbarende resultaten van een archiefonderzoek, titel: Le “dépôt”, prison oubliée de Paris.

Waar was de Joodse Dora Bruder tussen 15 en 19 juni 1942? Dat is een van de vragen waarop Patrick Modiano in zijn aangrijpende roman uit 1996 over dit tot dan toe onbekende slachtoffer van de nazipraktijken het antwoord schuldig moest blijven. Op 15 juni werd het zestienjarige meisje door de wijkpolitie afgeleverd op het adres van haar ouders, 41, Boulevard Ornano, in Parijs; op 19 juni kwam zij aan in het doorgangskamp Les Tourelles bij de Porte des Lilas van waaruit ze via Drancy naar Auschwitz werd gedeporteerd. Misschien, schreef Modiano, is zij in die junidagen overgebracht naar het Huis van bewaring van de Préfecture de police op het Île de la Cité.

Nu, bijna dertig jaar later, blijkt zijn veronderstelling juist te zijn geweest. Tijdens haar onderzoek naar de archieven van de Parijse Préfecture de police ontdekte politiek wetenschapper Johanna Lehr dat daar tijdens de bezetting 11.000 Joden zijn opgebracht vanwege de overtreding van een van de talloze maatregelen die hun dagelijks leven inperkten. Het personeel van deze politiepost in het hart van Parijs was Frans, aan het hoofd stonden twee Franse, rabiaat antisemitische politie-inspecteurs die vloeiend Duits spraken, Jalby en Jürgens. In het nauwkeurig bijgehouden register stonden, behalve de naam van Dora Bruder, ook hun namen en de datum waarop zij werd ondervraagd, 18 juni 1942.

Geen van de Joden die dit Huis van bewaring passeerden, kwam weer op vrije voeten. Ook de namen van de moeder van Georges Perec, Cécile Szulewicz, haar vader Aron en haar zusje Fanny zijn te vinden in dit register; ook zij kwamen in 1943 via deze tot dusverre onbekende omweg terecht in Drancy en later in Auschwitz. Cécile Burdej, de moeder van Dora Bruder, zat in hetzelfde transport (11 februari 1943) als Cyrla Szulewicz.

 

Zie mijn bespreking : ‘ Dora Bruder van Patrick Modiano’, NRC 20 juni 1997. Autobiografische documentaire van Modiano; De band tussen Parijs toen en nu – NRC Autobiografische documentaire van Modiano; De band tussen Parijs toen en nu – NRC

De Hollandsche Schouwburg : lieu de mémoire [Amsterdam]

Paru le : 11.09.2019

Le bâtiment des larmes

Sur les 140 552 Juifs qui se trouvaient en 1940 aux Pays-Bas (1,57 % de la population), 110 000 ont été déportés, et 104 000 ont péri dans les camps de concentration et d’extermination – selon les estimations environ 60 000 à Auschwitz-Birkenau, 34 000 à Sobibor, 1 750 à Mauthausen, entre 6 000 à 8 000 dans d’autres camps ou pendant leurs transports. Des 25 000 à 28 000 qui avaient trouvé un endroit où se cacher, environ 12 000 ont été arrêtés et déportés. La majorité des déportations a eu lieu entre le 15 juillet 1942 et le 17 septembre 1943. Le dernier convoi est parti le 19 novembre 1943, de Westerbork, le principal camp de transit situé au Nord-Est des Pays-Bas.

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Hollandsche Schouwburg: enregistrement des Juifs raflés par des membres du Conseil Juif, 1943 (Beeldbank WO2 – NIOD).

Le pourcentage de victimes juives, 75 %, est le plus élevé de tous les pays occidentaux occupés par les Allemands. Les historiens (Blom 1989, Zeller & Griffioen 2011) qui ont cherché une explication à ce pourcentage élevé au moyen d’une approche internationale comparative, l’ont attribué entre autres à l’installation par les Allemands d’un régime civil (Reichskommissariat) composé de nazis fanatiquement antisémites, la mise en place d’un appareil persécuteur bien organisé et efficace, avec la coopération volontaire de la bureaucratie et de la police néerlandaises, le haut degré d’assimilation des Juifs néerlandais, et leur concentration dans une seule ville facile à contrôler.

Dès le début de 1942, les Juifs habitants d’autres villes sont en effet contraints par l’occupant de déménager et de s’établir à Amsterdam où, avant la guerre, vivaient déjà 60 % des Juifs néerlandais. Aux Pays-Bas, la persécution suit les mêmes étapes que dans les autres pays occupés : enregistrement, isolement, spoliation, ghettoïsation, rafles et déportation. La première rafle à Amsterdam avait déjà eu lieu les 22 et 23 février 1941, à la suite de bagarres entre les membres de la NSB (l’Union National-Socialiste néerlandais) et de la Grüne Polizei, d’une part, et de jeunes Juifs révoltés, d’autre part. Plus de 400 hommes juifs sont alors déportés et meurent à Mauthausen. Cette rafle a été l’un des catalyseurs d’une grande grève générale organisée par le parti communiste clandestin, réprimée avec violence, grève qui est tous les ans commémorée autour de la statue d’un docker (sculpteur Mari Andriessen, inaugurée en 1952), devant la Synagogue portugaise, dans l’ancien quartier juif. Les déportations massives n’ont commencé qu’à l’été 1942.

Dans le quartier amstellodamois du Plantage, un 4 mai dans les années 1950, jour de la commémoration des morts de la guerre, un promeneur pouvait rencontrer un petit groupe de Juifs recueillis devant les portes fermées d’un bâtiment à l’abandon. Suspendus à la porte et posés sur le seuil, quelques bouquets de fleurs. Le style néo-Renaissance de la façade témoignait d’un passé plus glorieux. Les passants adultes se souvenaient peut-être que ce bâtiment, De Hollandsche Schouwburg, rebaptisé par l’occupant en 1941 « De Joodse Schouwburg », avait été un théâtre et l’un des trois lieux de rassemblement des Juifs raflés à Amsterdam.

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Hollandsche Schouwburg surveillé par un militaire allemand, 1942. (Beeldbank WO2 – NIOD).

En 1941, les spectacles donnés dans ce théâtre sont réservés à un public juif, ils se poursuivent jusqu’au 19 juillet 1942, jour du cinquantenaire de l’inauguration en 1892. Pendant les seize mois suivants, du 20 juillet 1942 au 19 novembre 1943, le bâtiment hébergera des milliers de Juifs attendant leur déportation dans la grande salle, une sorte de boîte noire où la lumière du jour n’entrait pas, dans des conditions hygiéniques déplorables. Au début, les détenus peuvent prendre l’air dans la cour derrière le théâtre, et communiquer avec le monde extérieur par-dessus les clôtures des jardins avoisinants. Mais désirant soustraire ce spectacle aux regards curieux et fermer toutes les voies d’issue, les Allemands interdisent l’accès à la cour. Dans le vestiaire, des membres du Conseil juif (Judenrat, instauré en 1941) se chargent de l’enregistrement des nouveaux venus et de la composition des listes des convois. Après un séjour relativement court, variant de quelques jours à deux ou trois semaines, les Juifs sont transportés en tram ou en bus vers les gares voisines (Muiderpoortstation, Amstelstation et Centraalstation) d’où ils partent pour Westerbork ou Vught, autre camp de transit.

Au moins 46 104 personnes ont été mises en transport à partir du Hollandsche Schouwburg, incluant en septembre 1943 les dirigeants du Conseil juif, Abraham Asscher et David Cohen, ainsi que celui à qui on avait confié la direction de cette antichambre des camps, Walter Süskind. Juif allemand réfugié aux Pays-Bas en 1938, homme d’affaires aisé, Süskind a utilisé sa position et ses contacts avec la Résistance pour sauver des centaines de détenus. Un immeuble en face du théâtre servait de garderie aux enfants de moins de douze ans séparés de leurs parents. Le personnel de cette « Crèche » profite de la nuit ou de l’arrêt des trams qui empêchent les gardiens postés devant le théâtre de voir ce qui se passe de l’autre côté de l’avenue, pour faire échapper les enfants qui sont recueillis par des résistants et hébergés dans des familles néerlandaises. Asscher et Cohen ont survécu à la déportation et ont été arrêtés en 1947, mais aucun procès n’a été intenté contre eux. Süskind est décédé en janvier 1945 dans l’une des marches de la mort après l’évacuation d’Auschwitz où sa femme et sa fille avaient été assassinées dès leur arrivée.

En novembre 1943, les Pays-Bas étaient déclarés Judenfrei : tous les Juifs néerlandais avaient été déportés vers les camps, ou cherchaient à se rendre invisibles et à survivre dans leurs caches. Le théâtre, baptisé par l’un des détenus « bâtiment des larmes », était devenu inutile et a été fermé. De nos jours, les trams s’arrêtent encore juste devant le théâtre. Depuis l’attentat de 2014 au musée juif de Bruxelles, l’édifice est sous surveillance policière permanente.

La cour du Hollandsche Schouwburg: « Gretha Velleman salue son amie qui habite dans une des maisons adjacentes », juillet 1942. Photographe Lydia van Nobelen- Riezouw.
La cour du Hollandsche Schouwburg: « Gretha Velleman salue son amie qui habite dans une des maisons adjacentes », juillet 1942. Photographe Lydia van Nobelen- Riezouw.

Trou noir, lieu de mémoire

« Habiterions-nous encore notre mémoire, nous n’aurions pas besoin d’y consacrer des lieux » : rarement cette phrase de Pierre Nora (Lieux de mémoire, Préface) aura été plus chargée de sens que dans le contexte de la persécution des Juifs. Aux Pays-Bas, après la guerre, la communauté juive ne compte plus que 28 000 personnes, dont 5 200 rescapés des camps. Des familles entières ont disparu ; pour les survivants le lien avec le passé, avec leur langue, leur culture, leur histoire est coupé. L’écrivain Jona Oberski (1938-), qui avait été déporté avec ses parents à Bergen-Belsen après être passé par le Hollandsche Schouwburg, décrit dans Kinderjaren (Années d’Enfance, 1978) le souvenir de la mort de sa mère dans le camp comme « un trou noir dans le temps ». L’histoire du Hollandsche Schouwburg après la guerre témoigne d’une lente évolution – de l’abandon silencieux à la construction d’un site mémoriel à la fois modeste et impressionnant. Mais cette évolution ne s’est pas accomplie sans violentes controverses.

Hollandsche Schouwburg: enregistrement des Juifs raflés par des membres du Conseil Juif, 1943 (Beeldbank WO2 – NIOD).
le 4 mai 1951, jour de la commémoration des victimes de la Seconde Guerre mondiale : des fleurs suspendues à la porte négligée du Schouwburg, (Beeldbank WO2 – NIOD).

Après la guerre, le nouveau propriétaire, qui avait acheté le bâtiment en 1944 dans une vente aux enchères, veut l’exploiter en lui rendant sa fonction originelle. Mais ce projet se heurte à des protestations véhémentes ; on ne veut pas d’une « kermesse sur un cimetière », le maire d’Amsterdam interdit les spectacles festifs. En 1949, un comité composé de Juifs et de non-Juifs, fondé pour la sauvegarde de l’édifice, l’achète et en fait don en 1950 à la municipalité d’Amsterdam, à condition que celle-ci en fasse un lieu non pas d’amusement, mais de deuil. Voulant éviter à tout prix la distinction entre victimes juives et non-juives, les autorités néerlandaises s’opposent en première instance à une fonction commémorative du théâtre. La communauté juive elle-même est très divisée. Les Juifs orthodoxes (réunis dans Het Nederlands Israëlitisch Kerkgenootschap, NIK) sont d’avis que la Shoah devait être commémorée dans un édifice religieux. Les sionistes (Nederlandse Zionistenbond, NZB) veulent établir dans l’ancien théâtre un Beth Israël (Centre Israël), tandis que les Juifs communistes sont contre tout ce qui témoigne d’un nationalisme étroit. Le sort des synagogues (la synagogue portugaise et le complexe des quatre synagogues ashkénazes), situées tout près du Schouwburg et vendues à la municipalité en 1954, joue également un rôle : peut-être que la restauration de ces édifices religieux laissés à l’abandon, témoins silencieux de la riche vie religieuse et culturelle de la communauté juive néerlandaise d’avant-guerre, doit être prioritaire. Le Hollandsche Schouwburg qui, par ailleurs, est en train de se dégrader pendant que les discussions traînent, pourrait alors être démoli.

C’est la visite au Hollandsche Schouwburg en 1958 du président d’Israël, Jitzhak Ben-Zvi, et le discours qu’il prononce devant les portes hermétiquement fermées sur un intérieur tombé en ruines qui infléchissent le processus décisionnel. Quelques mois après, le Conseil municipal adopte le projet proposé en 1957 par l’architecte Jan Leupen de transformer l’édifice en lieu de mémoire : la salle des spectacles serait démolie et ferait place à une cour oblongue, flanquée de deux galeries et aboutissant à une stèle sur un socle en forme d’étoile de David. Derrière la stèle, un mur couvert de pierres naturelles avec une inscription en néerlandais et en hébreu : « À la mémoire de ceux qui ont été déportés à partir de ce lieu ». Une partie des murs latéraux du théâtre à moitié écroulés resterait en place, le hall d’entrée donnerait accès à une chapelle ardente (dessein de Léon Waterman) et les deux étages seraient transformés en musée. Après deux années de travaux, le Hollandsche Schouwburg est inauguré par le maire d’Amsterdam comme site mémoriel, le 4 mai 1962, vingt ans après sa mise en service comme antichambre des camps. Amsterdam (Mokum en yiddish) peut finalement honorer la mémoire de sa population juive. Et, parallèlement à la grande cérémonie du 4 mai devant le monument aux morts du Dam, au centre d’Amsterdam, où toutes les victimes de la Seconde Guerre mondiale (militaires, civils, résistants, déportés), sont commémorées, se déroule désormais sur le lieu de l’ancien théâtre une cérémonie destinée exclusivement aux victimes juives.

Cependant, à peine quatre ans après l’ouverture, en 1966, c’est le texte sur un des murs de la chapelle ardente qui donne lieu à une nouvelle controverse: « Ancien Théâtre hollandais. Mémorial pour nos compatriotes juifs tombés en 1940-1945 ». Le terme « tombé » suggérait que les Juifs n’avaient pas été assassinés mais avaient perdu la vie dans des actes de guerre. Le texte devient « Mémorial pour nos compatriotes juifs déportés et non revenus », ce qui par ailleurs n’éclaire pas non plus ce qui est arrivé aux « non-revenus ». Également en 1966, on décide de réunir en une seule cérémonie les deux journées commémoratives : Yom Hashoah, en souvenir des victimes juives des nazis, et Yom Hazikaron, en souvenir des Israéliens morts lors des différentes guerres et attentats terroristes après 1945. Yom Hashoah se célèbre le 27 Nissan[1], anniversaire de l’insurrection du ghetto de Varsovie. Mais à partir de 1980, ces deux commémorations sont célébrées à nouveau séparément.

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La cour du Hollandsche Schouwburg (Manet van Montfrans)

Ces différents développements coïncident avec un tournant crucial dans la réflexion sur le destin des Juifs néerlandais. L’historien juif Loe de Jong, directeur de L’Institut national pour la documentation sur la guerre (Rijksinstituut voor oorlogsdocumentatie, RIOD, rebaptisé plus tard Nationaal instituut voor oorlogsdocumentatie, NIOD), écrit et présente entre 1960 et 1965 une série télévisée intitulée De bezetting (L’Occupation). En 1965, l’historien juif Jacques Presser présente lors de la cérémonie commémorative dans le Hollandsche Schouwburg son étude magistrale, intitulée Ondergang. Vervolging en verdelging van de Nederlandse joden 1940-1945 (Ashes in the wind. The destruction of Dutch Jewry, 1969). De Jong et Presser condamnent le rôle joué par le Conseil juif (Judenrat) et incriminent l’attitude passive des Néerlandais non juifs qui ne s’étaient pas soulevés contre la déportation de leurs compatriotes. Inaugurées par le procès Eichmann à Jérusalem et le texte que lui a consacré Hannah Arendt, marquées par les publications de Presser et De Jong, les turbulentes années 1960 se terminent sur quelques polémiques violentes : l’affaire Weinreb et celle des prisonniers allemands surnommés « les quatre de Breda », parmi lesquels les SS Sturmbahnführer Willy Lages et Ferdinand Aus der Fünten, stationnés à Amsterdam au Zentralstelle für jüdische Auswanderung (Bureau central pour l’émigration juive) et organisateurs des déportations à partir d’Amsterdam.

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La cour du Hollandsche Schouwburg (Manet van Montfrans)

Dans les années 1980, l’accent des discours tenus pendant les cérémonies se déplace vers le retour du racisme et de la discrimination aux Pays-Bas, un thème aussi retenu par le Comité Auschwitz des Pays-Bas (fondé en 1956) et la Fondation Anne Frank. Contrairement à la maison d’Anne Frank (également menacée de démolition mais restaurée et ouverte en 1960) qui attire plus d’un million de visiteurs par an, le site mémoriel du Hollandsche Schouwburg est longtemps resté assez confidentiel. Dans les années 1990, c’est le musée de l’Histoire du judaïsme, installé en 1987 dans le complexe des synagogues ashkénazes, qui prend en charge le Hollandsche Schouwburg et réalise une rénovation. La chapelle ardente avec la flamme éternelle aménagée en 1962 est remplacée par un mur avec 6 700 noms, les noms de famille de toutes les victimes. Depuis 2005, cette liste est digitalisée (http://www.joodsmonument.nl/) et permet de retrouver toutes les personnes qui ont été déportées et assassinées. Chargé de transmettre l’histoire de la persécution des Juifs aux générations suivantes, le musée élabore un programme éducatif avec documentaires, conférences, films et expositions. Pour remédier à l’exiguïté de l’espace disponible, on a entrepris de l’élargir en y rattachant l’école désaffectée (Hervormde Kweekschool) située en face, qui avait jouxté la Crèche et servi d’échappatoire pendant la guerre aux adultes et enfants en fuite. L’ensemble, baptisé Musée National de l’Holocauste (Nationaal Holocaust Museum) a été ouvert au public le 15 mai 2016. Âgé de 105 ans, Johan van Hulst, directeur de l’école de 1942 à 1960, qui a également joué un rôle crucial dans le sauvetage des enfants juifs, était alors présent à la cérémonie d’ouverture.

Le mur des noms

Depuis 2006, le Comité Auschwitz néerlandais s’efforce de réunir des fonds pour un mémorial où tous les noms des victimes juives et des quelque 200 déportés Sinti et Roms seront inscrits. Par ailleurs, il y a également un monument pour ces derniers, inauguré en 1978, sur la grande place devant le Rijksmuseum. L’architecte du Musée juif de Berlin et du Down Town Memorial, Daniel Libeskind, a soumis en 2014 au Comité Auschwitz et au Conseil municipal d’Amsterdam une proposition pour ce « mur des noms ». Mais cette fois-ci, c’est l’emplacement qui fait l’objet d’une discussion interminable. Le Comité avait choisi le Wertheimpark, où se trouve depuis 1993 le mémorial avec l’inscription « Plus jamais Auschwitz » de l’artiste néerlandais Jan Wolkers. Les adversaires du projet de Libeskind, parmi lesquels de nombreux habitants du quartier, sont d’avis qu’un mémorial de telle proportion, avec de hauts murs, ne convient pas aux dimensions modestes et au caractère intimiste de ce petit parc à la superficie limitée. Dans une ville qui fléchit déjà sous l’afflux de touristes, ils craignent en outre la surexploitation spectaculaire d’un lieu de deuil dénaturé en lieu touristique. La municipalité a proposé au Comité plusieurs autres endroits qui ont tous suscité des débats passionnés. Le mur des 6 700 noms dans le Hollandsche Schouwburg et la liste digitalisée ne sont par ailleurs guère mentionnés dans les discussions : le Comité Auschwitz veut un monument dans l’espace public comportant tous les noms des victimes individuelles, accessible au public jour et nuit.

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La statue du docker devant la synagogue portugaise (Manet van Montfrans)

Aux Pays-Bas, le génocide des Juifs a peu à peu acquis une place centrale dans la mémoire publique et dans l’historiographie de la Seconde Guerre mondiale. L’histoire des sites mémoriels à Amsterdam témoigne de l’intérêt croissant au cours des dernières décennies du XXe siècle pour le destin tragique des compatriotes déportés pendant la période 1940-1945. L’évolution du Hollandsche Schouwburg, d’un bâtiment en ruines à une partie intégrante du patrimoine culturel, s’est accompagnée de nombreuses et vives discussions qui ont toutes finis par aboutir à des décisions généralement acceptées.

Aujourd’hui, dans un monde globalisé, la création de monuments commémoratifs se fait dans un climat plus complexe et plus difficile. La politique actuellement menée par Israël, les guerres désastreuses en Irak et en Syrie, le jihadisme islamiste et l’antisémitisme qui y est lié, le sentiment d’insécurité qu’éprouve de nouveau la communauté juive, les flux migratoires et les attentats terroristes sont autant de facteurs qui, bien que non explicités, jouent un rôle à l’arrière-plan de la décision à prendre. Les dissensions peuvent contribuer à un éclaircissement des arguments pro et contre, augmenter la prise de conscience de l’urgence de la situation et accentuer la nécessité d’un appel à la vigilance. À l’occasion de la commémoration du 4 mai dernier, le conseil municipal a pris une décision définitive sur l’emplacement du « mur des noms » .

[1] Mois de printemps du calendrier hébraïque, généralement situé en mars ou avril [ndlr].

 

Bibliographie

  • J.C.H.Blom, Reina Fuks-Mansfeld, Ivo Schiffer (dir.), Geschiedenis van de joden in Nederland, Amsterdam, Uitg. Balans, 2004 [1995], 247-310, 313-347 et 464-469.
  • J.C.H.Blom, «The Persecution of the Jews in The Netherlands in a comparative international perspective », Jozeph Michman (dir.), Dutch-Jewish History, t.2, Jérusalem, Assen/Maastricht, 1989, 273-289.
  • Frits Boterman, Duitse daders. De jodenvervolgingen en de nazificatie van Nederland (1940-1945), Amsterdam, De Arbeiderspers, 2015.
  • Sem Dresden, Vervolging, Vernietiging en Literatuur, Amsterdam, Meulenhoff, 1991 (Extermination et littérature. Les récits de la Shoah, Paris, Nathan, 1997).
  • David Duindam, Signs of the Shoah. The Hollandsche Schouwburg as a Site of Memory, Thèse de doctorat, Université d’Amsterdam au printemps de 2016.
  • Pim Griffioen, Ron Zeller, « A comparative analysis of the persecution of the Jews in the Netherlands and Belgium during the Second World War » , The Netherland’s Journal of Sociology, vol. 24, 1998, 126-155.
  • Pim Griffioen, Ron Zeller, Vergelijking van Jodenvervolging in Frankrijk, Belgié en Nederland , 1940-1945. Overeenkomsten, verschillen, oorzaken, Amsterdam, Boom, 2011.
  • Jona Oberski, Kinderjaren, ‘s-Gravenhage, BZZTôh, 1978. (Années d’enfance, Paris, Mercure de France, 1983).
  • Jacques Presser, Ondergang. Vervolging en verdelging van de Nederlandse joden 1940-1945 (Ashes in the wind. The destruction of Dutch Jewry, Londres, Souvenir Press, 1969).
  • Frank van Vree, Hetty Berg en David Duindam, De Hollandsche Schouwburg. Theater, Deportatieplaats, Plek van herinnering. Amsterdam, Amsterdam University Press, 2013. Traduction anglaise à paraître fin 2016.
  • http://www.geheugenvannederland.nl/oorlogsdagboeken (Journaux de guerre)
  • http://www.joodsmonument.nl

 

 

Ter gelegenheid van de honderdste sterfdag van Proust op 18 november 2022

Marcel Proust Aujourd’hui no 17: Proust et la musique, Leiden, Brill, 2022.

Met bijdragen van:

Sabine van Wesemael, Sjef Houppermans, Manet van Montfrans, Laurence Miens, Luc Fraisse, Isabelle Perreault, Kaéko Yoshikawa, Manola Antonioli, Nell de Hullu-van Doeselaar, Arthur Morisseau, Anne Penesco, Akio Wada, Cédric Kayser, Annelies Schulte Nordholt.

Proust: “Il y a pourtant un royaume de ce monde où Dieu a voulu que la Grâce pût tenir les promesses qu’elle nous faisait, de…

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Georges Perec, L’oeuvre-monde

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Cahiers Georges Perec n° 14. Perec : l’œuvre-monde. Textes réunis et présentés par Raoul Delemazure, Éléonore Hamaide-Jager, Jean-Luc Joly et Emmanuel Zwenger

Op 20 mei verschijnt bij uitgeverij Venternier n° 14 van de Cahiers Georges Perec: ‘Perec: l’œuvre-monde’. Ruim 30 bijdragen over ‘Perec als schrijver zonder grenzen’: de invloed van schrijvers als Bioy Casares, Calvino, Melville, Sterne in zijn werk, de verwantschap van Auster, Kousbroek, Murakami en Sebald met Perec, brieven uit de correspondentie met zijn Duitse vertaler Eugen Helmlé, illustraties uit de animatiefilm van Clarence Stiernet: ’11, rue Simon-Crubellier. Qui est là?’ en nog veel meer. 

Sommaire

 Un œuvre-monde, un écrivain sans frontières

–Emmanuel Zwenger : Perec ou l’espace rêvé d’une littérature mondiale

–Tonia Raus : Le voyage de Bartlebooth ou le tour de son Monde

–Maxime Decout : Perec chez les Englès

–Eric Lavallade : En terre étrangère. Etude de quelques références étrangères dans Les Revenentes (langues, pays, références littéraires)

–Marc Caplan : Quitte ou double : l’effacement du discours et de la langue juifs dans W ou le souvenir d’enfance

–Marc Parayre : « Jawol, I said » : ou quand, chez Perec, le lipogramme déteint sur les langues étrangères…

–David Bellos : Georges Perec dans le monde anglophone de 1965 à 2000

–Michaël Ferrier : Japon mode d’emploi. Perec et le Japon

–Haruo Sakazume : Le Japon dans le chapitre III de La Vie mode d’emploi

–Jelena Novakovic : « L’opinion publique française et la Guerre d’Algérie » de Perec dans le contexte de son aventure yougoslave

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? »

chapitre 60

  1. Des amitiés étrangères

–Des amitiés étrangères : présentation des documents

–Georges Perec et Eugen Helmlé : trois lettres

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? »

chapitre 51

–Georges Perec et Harry Mathews : corrections pour La Vie mode d’emploi

      –fac similé

–transcription

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? »

Valène

  • Perec et des écrivains étrangers

–Mariano d’Ambrosio : Perec et Sterne

–Eddis Miller : Un homme inutile : Perec et Bartleby

–Raoul Delemazure : Perec lecteur de Kafka

–Francesca Dainese : Svevo et Perec : Histoire d’une confession mensongère

–Shuichiro Shiotsuka : Bioy Casares, source de l’imaginaire lipogrammatique

–Priya Wadhera : Les copies originales chez Perec et Warhol

–Severina Chi-Lin Hsu : Perec/Calvino, caché et découvert

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? »

chapitre 87

  1. Des écrivains étrangers et Perec

–Manet van Montfrans : Filiations perecquiennes néerlandaises. Rudy Kousbroek  et Georges Perec : affinités électives

–Jean-Luc Joly : Georges Perec et Paul Auster : une troisième musique du hasard

–Isabelle Dangy : Perec/Murakami

–Nozaki Kan : Dans la marge des mondes parallèles : Haruki Murakami et Georges Perec

–Paula Klein : Échos perecquiens dans la littérature argentine : de Cortázar aux écritures « non créatives » contemporaines

–Haydée Silva : GP + MX = X : poser/penser l’inconnue perecquienne au Mexique

–Vinicius Gonçalves Carneiro : Poésie de refus et plagiat par anticipation chez Georges Perec et Augusto de Campos

–Dominique Raymond : Je me souviens. Regard sur l’intertexte perecquien dans la littérature québécoise

–Margareth Amatulli : De l’écrit à l’écran : Georges Perec et le cinéma italien

–Éléonore Hamaide-Jager : Zeina Abirached et Perec : une écriture sous influence, de l’ignorance à la revendication

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? »

 chapitre 52

  1. Etudes comparatistes

–Emmanuel Zwenger : La vie sensible de la mémoire dans Récits d’Ellis Island de Georges Perec et Les Émigrants de Winfried Georg Sebald

–Nurit Lévy : Les allégories des camps de concentration et des ghettos dans W ou le souvenir d’enfance de Georges Perec, Badenheim 1939 d’Aharon Appelfeld et Le Voyage d’Anna Blume de Paul Auster

–Evelyne Clavier : Samuel Beckett et Georges Perec : comment dire le monde totalitaire. Du Dépeupleur (1970) à W ou le souvenir d’enfance (1975)

Clarence Stiernet, « 11 rue Simon-Crubellier : qui est là ? » : l’ensemble des personnages

 

Prix Renaudot voor Marie-Hélène Lafon

De prix Renaudot 2020 is op 2 december toegekend aan Histoire du fils (Buchet-Chastel) van Marie-Hélène Lafon. Voor haar eerste roman, Le soir du chien, ontving ze in 2001 al de Prix Renaudot des lycéens. Daarna publiceerde ze een tiental romans en bundels korte verhalen, waaronder L’annonce en Les pays. Deze laatste roman, in 2012 bekroond met de Prix du style, gaat over de overgang van de onherbergzame, hooggelegen Cantal naar de wereldstad Parijs, de twee plaatsen waartussen de hoofdpersoon Claire zich beweegt. In 2016 werd de bundeling van haar korte verhalen, Histoires (2015) bekroond met de Prix Goncourt de la nouvelle.
Lafon werd in 1962 geboren in Aurillac in de Cantal, als tweede dochter in een boerengezin. In 1980 vertrok ze naar Parijs voor een studie klassieke talen. Haar keuze voor de zogeheten dode talen is opmerkelijk: haar eigen moedertaal, het occitan, wordt ook bijna niet meer gesproken. Lafon’s romans en korte verhalen zijn verankerd in de werkelijkheid van een plattelandswereld die al meer dan een halve eeuw in een langgerekt stervensproces verkeert. Haar personages zijn zwijgzaam en komen tot leven in hun gebaren, hun fysieke voorkomen.
‘Ecrire à la lisière’, schrijven op de grens, dat is wat Lafon doet, in sober en suggestief proza. Tot haar grote voorgangers rekent zij Pierre Bergounioux (Miette, 1995) en Pierre Michon (Vies minuscules, 1984). Katelijne de Vuyst vertaalde Histoire du fils als Geschiedenis van de zoon voor Uitgeverij Vleugels. Hopelijk vindt deze meerdere malen bekroonde schrijfster nu ook in Nederland haar publiek.

Verwante teksten

  • Pierre Michon, Vies minuscules, Gallimard, 1984
  • Pierre Bergounioux, Miette,  Gallimard, 2001
  • Pierre Jourde, Pays perdu, Ed. L’esprit des péninsules, 2003
  • Raymond Depardon, Paysans,  Seuil, Points, 2009
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Le roi vient quand il veut: een nieuwe roman van Pierre Michon in 2020

In een interview in Le Monde van 24 juli vertelt Pierre Michon dat hij de laatste hand legt aan een ‘liefdesverhaal’, een roman van 500 pagina’s die hij in de herfst bij zijn uitgever Gallimard zal deponeren. Het is een bericht dat Michons lezers zal verheugen maar ook verbazen. Het is al elf jaar geleden dat Les Onze (De elf) verscheen, het buitengewoon beeldende verhaal over een fictief groepsportret van de hoofdrolspelers van de Franse Revolutie. Het boek werd bekroond met de Grand Prix de l’Académie française, Michon kreeg nog meer roem dan hij al had, maar heeft daarna het geduld van zijn publiek meer dan een decennium op de proef gesteld : ‘De koning komt wanneer het hem behaagt’, zoals de titel van een verzameling vraaggesprekken met hem luidt. En dan nu 500 pagina’s van een schrijver die zijn stof altijd zo verdichtte dat hij er nooit meer dan 200 vulde. Over liefde. En ‘heel eigentijds’.
Hieronder: Michon leest Les Onze in Cerisy-la-Salle (2009)

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Faux pas van Proust

Faux pas van Proust

Onlangs verscheen in de « Bibliothèque proustienne » bij de Éditions Garnier een nieuwe studie van  Proustspecialist Edward Bizub : Faux pas sur les pavés, Proust controversé suivi de Beckett et Quignard à contre-pied. Eerder schreef Bizub in La Venise intérieure et la poétique de la traduction (Genève 1991) over de rol die Prousts vertalingen van het werk van John Ruskin bij het ontstaan van de Recherche speelden. In Proust et le moi divisé (Genève 2006) houdt hij Prousts onderscheid tussen het ‘maatschappelijke’ en het ‘diepe ik’  tegen het licht van de ontwikkelingen binnen de Franse psychologie tussen 1874 en 1914. In zijn recente publicatie keert hij terug naar de struikeling van de verteller over het oneffen plaveisel van de binnenplaats van het Guermantes-hôtel. Die misstap roept de gewaarwording op die de verteller destijds, in gezelschap van zijn moeder, op twee ongelijke tegels in de doopkapel van de San Marco had ervaren, en luidt een reeks vergelijkbare spontane herinneringen in. In het slotdeel van de Recherche vormen deze herinneringen de opmaat voor het eindelijk hervinden van de ‘verloren tijd’ en daamee van het geloof van de verteller in zijn schrijversroeping. Bizub laat zien hoezeer de verschillende filosofische en psychoanalytische interpretaties (Beckett, Compagnon, Deleuze, Kristeva, Deleuze) van deze cruciale scène uiteenlopen. Ook onthult hij waarom Prousts opvatting van het ‘diepe ik’ geen genade heeft gevonden in de ogen van Freud. Dat Proust Freud niet gelezen heeft, mag zo langzamerhand wel als bekend verondersteld worden, maar dat het omgekeerde wel het geval is geweest, is tot dusverre onderbelicht gebleven.

Bulletin Marcel Proust Vereniging 2019

 Bulletin van de Marcel Proust Vereniging, nr 9. De Boekdrukker 2019, 84 p.(red. Wouter van Diepen en Manet van Montfrans)

Bulletin nummer 9 omslagOp 10 december 1919 werd de Prix Goncourt uitgereikt aan Proust voor zijn Jeunes filles en fleurs. Dat niet Roland Dorgelès de prijs won met zijn loopgravenroman Les Croix de bois maar Proust met het tweede deel van zijn romancyclus over een lang vervlogen tijd, veroorzaakte de nodige ophef. Hoezeer zij het met de uitverkiezing van Proust aan het rechte eind had, kon de toenmalige jury niet vermoeden. Honderd jaar later wordt de Recherche nog steeds gelezen, opnieuw vertaald en opnieuw uitgegeven.

Daarnaast putten ook jongere generaties auteurs weer inspiratie uit dit fabelachtige hoogtepunt van de twintigste-eeuwse literatuur. Proust forever zoals de titel van een van de bijdragen aan dit Bulletin luidt. In Nederland verschenen in het jubileumjaar 2019 alle delen van de Recherche opnieuw bij de Bezige Bij, met daarin een nieuwe, geannoteerde vertaling van Les jeunes filles en fleurs van Désirée Schyns en Philippe Noble. Met hun artikel over de dilemma’s waarvoor zij zich bij hun vertaling à quatre mains gesteld zagen, opent dit Bulletin. Uit de bespreking van twee eveneens recente studies blijkt dat er zowel voor de beginnende als de doorgewinterde Proustlezer ook goed leesbare Nederlandstalige gebruiksaanwijzingen bij de Recherche voorhanden zijn. En voor wie geïnteresseerd is in de talrijke secondaire personages levert de zoektocht door de Recherche naar de ogenschijnlijk onbetekenende Théodore een verrassende ontknoping op.

Onder de titel Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites verscheen
in oktober 2019 een verzameling nooit eerder uitgegeven novelles die Proust bestemde voor Les plaisirs et les jours (1895) maar er uiteindelijk niet in opnam. Uit de in dit Bulletin besproken bundel ‘Marcel Proust et Reynaldo Hahn’, samengesteld door Luc Fraisse in samenwerking met twee musicologen, wordt al veel duidelijk over de context waarin Proust deze novelles heeft geschreven. Maar Le Mystérieux correspondant zelf wil de redactie, voor één keer in de rol van Sheherazade, als cliffhanger gebruiken. Het volgende nummer van dit Bulletin zal zeker een bespreking wijden aan deze recent uit de archieven opgedoken teksten.

Georges Perec, een gebruiksaanwijzing

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Presentatie op 3 october 2019, Spui25, van herziene en uitgebreide herdruk van Georges Perec, een gebruiksaanwijzing (2003).  Met een nieuw hoofdstuk over ‘het ondergewone’, meer details over de lipogramteksten  en Lieux ,  analyses van Tentative d’épuisement d’un lieu parisien, van Je me souviens, het dromenboek, en uitbreiding van het hoofdstuk over Het leven een gebruiksaanwijzing.  

Ook wordt de heruitgave van W of de jeugdherinnering in de vertaling van Edu Borger gepresenteerd. Sprekers zijn de essayist Cyrille Offermans, ruimtelijk ontwerper Frans Bevers, schrijfster Radna Fabias en Manet van Montfrans.

Sanne Vanderbruggen van toneelgroep BOG leest een passage voor uit Een man die slaapt.

Spui25, Spui 25-27, 1012 VX Amsterdam

17.00 -19.30 uur

aanmelden via website Spui25

Onuitgegeven werk van Proust

In Le monde des livres van 23 augustus 2019:

Op 9 oktober 2019 verschijnen bij de Editions de Fallois acht niet eerder uitgegeven novelles van Proust: Le mystérieux correspondant et autres nouvelles inédites, édité par Luc Fraisse. Bernard de Fallois (1926-2018) bezorgde in de jaren vijftig twee belangrijke teksten van Proust, Jean Santeuil, en Contre Sainte-Beuve. In zijn testament vermaakte hij zeven archiefdozen met Proust-materiaal aan de Bibliothèque nationale française. Daarin bevonden zich de op een na niet eerder uitgegeven verhalen. Het zijn de vruchten van een nooit voltooid proefschrift waarvan een gedeelte, Proust avant Proust, dit jaar al bij Les belles Lettres is gepubliceerd. Waarom heeft Proust deze verhalen niet opgenomen in Les plaisirs et les jours (1896)? En waarom heeft De Falllois nooit van hun bestaan gerept?

Proust zou deze verhalen, die als onderwerp de homoseksualiteit hebben en die hij geschreven had ten tijde van zijn verhouding met Reynaldo Hahn, niet hebben willen publiceren. De uitgave ervan zou Bernard de Fallois, wiens bemoeienissen met het vroege werk van Proust geen genade konden vinden in de ogen van de toenmalige academische Proust-specialisten, gedwongen hebben hen opnieuw te benaderen.  We horen er ongetwijfeld nog meer over.